Cancer Pulmonaire Canada

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Terry Morey 

Je m’appelle Terry Morey et j’ai 73 ans. Je vis à Cochrane (Alberta), une petite collectivité aux abords de Calgary (Alberta). J’ai un adénocarcinome non à petites cellules de stade IV des poumons.

Mon périple au pays du cancer a commencé en novembre 2013. J’ai développé ce que je pensais être un rhume et j’ai téléphoné à mon médecin, car mes rhumes semblaient toujours « descendre » vers ma poitrine. Il m’a prescrit les antibiotiques habituels que j’ai commencé à prendre un vendredi. Le dimanche, je ne me sentais pas mieux. Malgré le froid, je pensais qu’une promenade à l’air frais me ferait du bien. À l’époque, nous vivions sur un terrain aux abords de Cochrane et notre pâturage à l’arrière est légèrement incliné, mais vous ne le décririez pas comme une colline. D’habitude, remonter cette petite pente ne me posait pas de problème; mais ce jour-là, j’ai eu beaucoup de mal à le faire. Je n’arrivais pas à reprendre mon souffle, alors j’ai fait demi-tour et je suis rentré chez moi. Bien sûr, comme c’était la fin de semaine, je n’ai pas pu joindre mon médecin. J’aurais probablement dû aller aux urgences, mais je voulais juste m’allonger.

Lundi, j’ai appelé le cabinet du médecin et j’ai obtenu un rendez-vous pour mardi. Mon médecin a écouté ma poitrine, mais n’a rien remarqué d’anormal. Cependant, il m’a quand même envoyé faire une radiographie et m’a dit qu’il m’appellerait s’il y avait un problème. Mercredi, j’étais au travail quand il m’a dit d’aller directement aux urgences à l’hôpital Foothills parce qu’il y avait tellement de liquide sur mon poumon inférieur gauche qu’il risquait de s’affaisser. En fait, je me suis conduit aux urgences! C’est fou! Une fois là-bas, le pneumologue a retiré deux litres de liquide de mon poumon gauche. On m’a fait une tomodensitométrie, puis je suis rentré chez moi en voiture! Je suis même retourné au travail le jeudi et le vendredi. Je me sentais bien.

La semaine suivante, j’ai de nouveau rencontré les pneumologues et c’est là que les choses se sont un peu compliquées. Ils m’ont dit que j’avais très probablement un cancer du poumon et que j’aurais besoin de voir un oncologue pour décider du traitement. Un cancer du poumon! Impossible! Je ne fumais pas, je menais une vie assez saine… non, ils se trompaient. Certainement! Néanmoins, la semaine d’après, ma femme, mon fils, ma fille et moi-même avons rencontré un oncologue au Tom Baker Cancer Centre. Il a confirmé le diagnostic de cancer du poumon et quand on lui a posé la question, il m’a répondu qu’il me restait probablement six à 18 mois à vivre. Ma seule option de traitement était la chimiothérapie, une association cisplatine-gemcitabine, que j’ai commencée en décembre 2013, puis toutes les trois semaines. Je dois avouer que c’était assez dur. Malgré les bienfaits des médicaments contre les nausées, je me suis senti assez mal pendant environ 10 jours de chaque cycle de trois semaines. Dès que je commençais à me sentir mieux, j’étais de retour sur le fauteuil de traitement. Merci mon Dieu pour les Jeux olympiques d’hiver de 2014. Je m’asseyais dans mon fauteuil inclinable placé devant notre cheminée et je regardais les compétitions toute la journée. J’ai reçu cinq des six doses, mais nous avons dû interrompre le traitement, car mes globules blancs et mes reins étaient compromis par la chimiothérapie. Toutefois, la taille de certaines tumeurs avait diminué, donc cela a marché pendant un certain temps; mais après environ cinq mois d’amélioration grâce à la chimiothérapie, elles ont recommencé à se développer. Mon traitement suivant était le pémétrexed, un autre médicament de chimiothérapie. Ce traitement n’était pas aussi dur pour mon système que la première combinaison de médicaments, mais en 2015, j’ai dû l’arrêter.

Si j’ai un conseil à donner à un patient qui a nouvellement reçu un diagnostic de cancer du poumon, il serait le suivant : « Jamais, jamais ne perdez espoir! Il y a toujours de l’espoir ».

On m’a ensuite proposé de participer à un essai clinique pour le médicament d’immunothérapie Keytruda. Afin d’être accepté pour l’essai, il fallait un échantillon de tumeur plus important, j’ai donc subi une bronchoscopie. C’est au cours d’une réunion avec mon oncologue pour discuter des résultats de l’échantillon de la tumeur que j’ai reçu la « bonne » nouvelle. Mon échantillon montrait que j’avais la mutation génétique ALK+. Cela signifiait que je ne m’inscrirais pas à l’essai clinique et que je commencerais à prendre le crizotinib, la pilule du traitement ciblé. Comparé à la chimiothérapie, prendre mes deux comprimés de crizotinib par jour était facile. Les effets secondaires étaient minimes. Mes mains et mes pieds ont enflé et j’avais quelques problèmes digestifs, mais à part ces petits ennuis, j’avais l’impression que cette pilule m’avait rendu la vie. On m’a dit que la plupart des gens ne recevaient que 10 mois de crizotinib. J’en ai pris pendant quatre ans, mais malheureusement, à la fin de 2019, nous avons constaté une nouvelle croissance tumorale. Donc, en mars 2020, on m’a donné un autre TKI appelé alectinib. Jusqu’à présent, je tolère assez bien cette pilule, mais elle provoque une fatigue extrême et ma vie est beaucoup plus limitée maintenant. Avant, je pouvais parcourir des distances beaucoup plus longues à pied. Actuellement, une courte promenade autour de l’étang de notre collectivité est tout ce que j’arrive à faire. Des activités quotidiennes assez banales comme dégager le trottoir le matin signifient que je dois me reposer l’après-midi.

J’aime rêver de retourner en Europe et en Grande-Bretagne où nous nous rendions souvent; mais en réalité, je n’aurais pas d’énergie pour les activités touristiques que j’aimerais faire. Toutefois… je peux encore rêver et au moins j’ai eu sept ans pour voir mes petits-enfants naître, grandir, obtenir leur diplôme d’études secondaires, s’inscrire à des études de prémédecine, jouer au hockey et passer de merveilleuses vacances à la plage ensemble. J’ai beaucoup, beaucoup de souvenirs pour me réconforter ces jours-ci. Et tous ces précieux petits-enfants auront des souvenirs de leur Poppa. L’une de mes pires craintes au moment du diagnostic était que mes plus jeunes petits-enfants ne se souviennent pas de moi.

Au cours de ces sept années de vie avec le cancer, j’ai été un homme chanceux. Ma famille, mes amis et la communauté de l’église m’ont tellement soutenu. Honnêtement, je pense que le soutien bienveillant que j’ai reçu m’a beaucoup aidé à faire face à mon diagnostic. Cade, le fils aîné de mon fils, a organisé une collecte de fonds pour la recherche sur le cancer du poumon à l’Université de Calgary le jour de son 9e anniversaire et a levé 400 $. Cela a fait l’objet d’une vidéo réalisée par l’Université de Calgary et intitulée Energize Campaign Project. Je suis tellement fier de lui.

Je suis de nature plutôt optimiste et quand j’ai reçu mon diagnostic, j’ai juré que, quelle que soit la vie que j’aurais, j’en profiterais au maximum. Et malgré un régime de tomodensitométrie tous les trois mois et une IRM cérébrale tous les six mois, même pendant la pandémie, je sens que je mène une vie bien remplie. Si j’ai un conseil à donner à un patient qui a nouvellement reçu un diagnostic de cancer du poumon, il serait le suivant : « Jamais, jamais ne perdez espoir! Il y a toujours de l’espoir ».

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