Heather Hogan
Je m’appelle Heather Hogan et je vis à Woodstock (Nouveau-Brunswick). En septembre 2012, à 52 ans, j’ai reçu un diagnostic de cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) de stade IIIA ou, pour être plus précise, d’un adénocarcinome du poumon. Ma famille et moi-même étions dévastés.
Je ne peux décrire ces premiers mois que j’ai vécus dans un brouillard total. Tant de questions tournoyaient sans cesse dans ma tête. Un avenir? En aurai-je un? Suis-je en train de mourir? Oui, je suis en train de mourir. Et ma famille? Mon mari, mes enfants, mes parents? Que de fois ai-je planifié mes funérailles! Comment pouvez-vous regarder vers un avenir que vous n’aurez peut-être pas? Je ne savais absolument pas comment composer avec l’épreuve que je vivais.
En un rien de temps, nous avons été plongés dans un tout nouveau monde fait d’oncologues et de radio-oncologues, de prises de sang, de tomodensitogrammes, de TEP et de salles d’attente d’hôpitaux. Nous avons dû apprendre tout un nouveau vocabulaire. Ce n’était pas la vie que j’avais prévu. En entendant que j’avais 15 % de chances de survivre cinq ans, mon monde s’est écroulé autour de nous. Tant de pensées et de peurs m’ont submergée par vagues alors que j’entamais ce tour de montagnes russes. Au cours des dix mois suivants, j’ai subi deux chirurgies pulmonaires, quatre cycles de chimiothérapie et vingt-cinq séances de radiothérapie. Certains jours, je pleurais sans arrêt; d’autres, j’errais dans Walmart en essayant de me sentir normale. Je suis allée à des consultations, j’ai beaucoup prié, j’ai fait du yoga, du reiki et de l’acupuncture, j’ai beaucoup prié, j’ai appris à méditer, j’ai beaucoup pleuré et j’ai beaucoup prié. Mon anxiété et mon insomnie ont atteint des proportions explosives, mais mon médecin généraliste m’a aidé à y faire face.
Enfin, le 3 juin 2013, mon mari et moi sommes sortis de l’hôpital après ma dernière radiothérapie. Quelle allait être la prochaine étape? Ma vie tournait autour d’un calendrier. Mon prochain rendez-vous prévu était dans trois mois. J’avais l’impression d’être sur une corde raide, sans filet de sécurité. Pendant les deux années suivantes, des examens de tomodensitométrie étaient programmés tous les trois mois, puis tous les six mois et enfin, pour le restant de mes jours, tous les ans. Au 3 juin 2019, six années s’étaient écoulées sans preuve de cancer actif après le traitement.
Ensemble, nous préconisons un diagnostic précoce, des fonds de recherche et des traitements vitaux. Personne ne peut le faire seul et vous n’êtes jamais seul. “
Nous avons tous vécu la perte d’amis et d’êtres chers à cause de cette maladie. Il y a rarement un jour qui passe, sans que nous entendions parler d’une autre personne qui avait reçu un diagnostic de cancer ou qui en était décédée. Cela peut être éprouvant, mais nous pouvons choisir comment gérer chaque jour. Il y a beaucoup de jours difficiles, mais je suis reconnaissante chaque matin de me réveiller.
Je ne peux pas parler de mon parcours sans mentionner le rôle important joué par les aidants. Dans mon cas, il s’agit de Bill, mon mari. C’est lui qui a fait des recherches sur mon cancer, qui a posé les questions lors des rendez-vous, qui a obtenu des copies de tous mes rapports et analyses de sang et qui a étudié les informations pour mieux comprendre mon cancer. Il a toujours été à mes côtés et a porté le poids de mon traitement sur ses épaules.
Il y a trois ans, j’ai pris ma retraite de mon poste d’enseignante et je suis devenue une défenseuse du cancer du poumon et une mentore de pair-à-pair pour encourager et soutenir les patients atteints de cette maladie. J’ai contribué à la création d’une page Facebook intitulée « Canadian Lung Cancer Advocacy – Breathe Hope ». Je suis également membre de Cancer pulmonaire Canada et participe à la création de moyens permettant aux patients atteints de cancer du poumon de se rencontrer et de trouver le soutien dont ils ont besoin.
Ce parcours m’a permis de rencontrer tant de merveilleux survivants et défenseurs du cancer du poumon à travers le monde, dont beaucoup que je n’ai jamais vus en personne. Ensemble, nous préconisons un diagnostic précoce, des fonds de recherche et des traitements vitaux. Personne ne peut le faire seul et vous n’êtes jamais seul.
Le cancer m’a appris plusieurs leçons :
- Nous n’avons que le temps présent. Un simple appel téléphonique peut faire basculer notre vie.
- Le rire est un excellent médicament.
- Tendre la main à une personne qui souffre fait tant de bien à tous les deux.
- Les inconnus peuvent devenir de grands amis parce qu’ils comprennent.
- Ne pas savoir quoi dire vaut mieux que ne rien dire du tout.
- Vous pouvez demander de l’aide. Vous n’êtes pas obligé de vivre cette épreuve tout seul.
- La prière apporte du réconfort.