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Carolanne Johns 

Je m’appelle Carolanne Johns. Je suis à la fois une survivante du cancer du sein et du cancer du poumon (diagnostic d’un cancer du sein de stade 1 en 2012 et d’un cancer du poumon de stade 1b en 2019).

Nous savons tous que lorsqu’un membre de la famille reçoit un diagnostic de cancer, c’est toute la famille qui est touchée. Je suis une épouse, une mère, une grand-mère, une sœur, une tante et une amie. De nombreuses personnes se sont tenues à mes côtés pendant mon diagnostic et mon traitement. J’ai également eu la chance d’avoir un centre de soutien, le Hearth Place Cancer Support Centre, près de chez moi. C’est là que j’ai rencontré les femmes les plus merveilleuses qui vivaient et ressentaient toutes exactement la même chose que moi. Nous étions là les unes pour les autres. Les gens qui traversent le cancer ensemble forment un lien qui ne se brise pas facilement. C’est l’un de mes plus beaux cadeaux. Certaines de ces femmes sont mes amies les plus proches aujourd’hui.

Avance rapide dans le temps, jusqu’en octobre 2019. Chaque année depuis mon diagnostic de cancer du sein, mon spécialiste en chirurgie des seins me faisait subir une mammographie et une IRM. Ce qui déjà était inhabituel, car aucune survivante que je connaissais continuait à revoir son chirurgien sept ans plus tard, encore moins, à subir une IRM. Mon oncologue et mon radiologue m’avaient tous les deux libérée. Je présumais que ma chirurgienne ferait de même. À l’entendre, l’idée de me laisser partir ne la rassurait pas. Je pense que la décision qu’elle avait prise ce jour-là m’a peut-être sauvé la vie.

Les survivants du cancer du poumon que j’ai eu la chance de rencontrer sont des hommes et des femmes merveilleux. Peu importe ce qu’ils traversent, ils veulent vous tirer vers le haut et vous y maintenir.

Ma mammographie et mon IRM de routine en janvier 2018 ont montré une petite excroissance sur la poitrine (qui n’apparaissait que sur l’IRM, pas sur la mammographie). La chirurgienne ne pouvait pas déterminer si elle se trouvait sur mon cœur ou dans mes poumons. « Ce n’est probablement rien », une phrase que j’ai appris à ne pas aimer. J’ai passé une tomodensitométrie trois mois plus tard. Les choses ont commencé à paraître plus suspectes; la chirurgienne m’a renvoyé au programme Toronto General RAMP. J’ai rencontré le chirurgien des poumons qui allait me suivre. Un homme merveilleux et positif.

C’est là qu’ils ont vraiment commencé à creuser en profondeur, plus d’IRM, de tomodensitométries, de TEP, puis deux biopsies. Ce processus est épuisant. Attendre les résultats est épuisant. Garder le moral est également épuisant. Chaque jour, vous renforcez votre détermination à surmonter tout ce qui vous arrive avec une attitude positive.

Puis le verdict est tombé : « Vous avez un cancer du poumon ». J’avais déjà eu un cancer une fois. Cela semble surprenant, mais j’étais reconnaissante qu’il s’agissait d’un nouveau cancer et pas d’une métastase du premier cancer du sein. Je sais maintenant qu’il suffit d’avoir des poumons pour avoir un cancer du poumon. Malheureusement, cette réalité n’est toujours pas bien connue. Il y a beaucoup de stigmatisation autour d’un diagnostic de cancer du poumon. Tout le monde suppose que vous avez dû fumer. Il est rapporté que le cancer du poumon est le moins soutenu financièrement de tous les cancers, mais il fauche plus de vies que la plupart des autres cancers réunis. Chaque fois que j’annonçais autour de moi que j’avais un cancer du poumon, j’ajoutais : « Je n’ai jamais fumé. »

Les choses ont commencé à bouger très vite, mon chirurgien a voulu enlever la moitié de mon poumon inférieur gauche. En février 2019, j’ai subi une lobectomie inférieure gauche et une résection cunéiforme pour une tache dont ils n’étaient pas certains qu’elle était cancéreuse. Ils pensaient qu’il s’agissait peut-être de la tuberculose. Cela a conduit à des rendez-vous chez des médecins et des spécialistes de la respiration. Ils ne savaient toujours pas ce qu’était la deuxième tache (elle n’était ni tuberculeuse ni cancéreuse, mais toujours en observation). Se faire enlever la moitié d’un poumon était effrayant. Vous n’avez aucune idée des répercussions de cette ablation sur votre vie. 17 mois plus tard, je me sens bien, je suis capable de faire du bateau-dragon, du vélo et de vivre tous les jours qui me sont offerts.

Il m’a été difficile de ne pas me sentir coupable pendant mon parcours de cancer du poumon, car tant de personnes reçoivent, depuis le début, un diagnostic de stade 4. Je sais que j’ai reçu un cadeau. Je sais que la culpabilité du survivant est réelle. Je suis extrêmement reconnaissante d’avoir une chirurgienne qui a continué à faire des tests alors qu’il me semble qu’aucun autre médecin ne l’aurait fait. Je sais que la détection précoce a fait toute la différence pour moi, ma famille et mes amis. Je sais qu’elle est nécessaire pour sauver des vies.

Le 21 janvier 2020 a marqué le premier anniversaire de mon opération. Je sens que je suis la preuve qu’un diagnostic précoce fait toute la différence. Je suis toujours en rémission, mais surveillée de près tous les trois mois. Pour ceux d’entre nous qui ont souffert d’un cancer et qui sont considérés comme des survivants, nous (toute mon incroyable tribu du cancer) devons continuer à nous battre tous les jours.

Les survivants du cancer du poumon que j’ai eu la chance de rencontrer sont des hommes et des femmes merveilleux. Peu importe ce qu’ils traversent, ils veulent vous tirer vers le haut et vous y maintenir.

Un diagnostic précoce rend le parcours du cancer du poumon un peu plus facile. Une tomodensitométrie à faible dose peut sauver de nombreuses vies. Nous devons tous en parler à tous ceux qui nous écouteront.

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