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J’ai un cancer du poumon — et je n’ai jamais fumé.

En septembre 2022, ma vie a basculé.

J’étais une femme active, passionnée par mon travail, ambitieuse, toujours en mouvement. Je faisais de la marche régulièrement, je voyageais deux à trois fois par an, et je bâtissais ma carrière avec détermination. Rien ne laissait présager ce qui allait suivre.

Tout a commencé par un simple engourdissement dans les doigts de la main gauche. Puis, épisode après épisode, l’engourdissement est monté : jusqu’au coude, puis à l’épaule. Puis un ganglion sous l’aisselle gauche est apparu. Ce n’était pas normal.

Une mammographie, une biopsie, puis le verdict : adénocarcinome pulmonaire, un cancer du poumon. Je n’y croyais pas. J’ai 49 ans. Je n’ai jamais fumé.

Les examens ont révélé aussi des ganglions atteints au niveau du hile et du médiastin, et deux métastases au cerveau. Puis on découvre que je porte une mutation génétique rare : la mutation RET. Heureusement, une thérapie ciblée, Retevmo (selpercatinib), venait tout juste d’être approuvée. Elle fonctionne – pour le moment.

L’annonce d’un tel diagnostic est un choc brutal. On se demande : Pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? La réalité, c’est que toute personne qui a des poumons peut avoir un cancer du poumon.

Il faut se battre, s’informer, ne pas hésiter à poser des questions, à chercher et se renseigner sur des essais cliniques, à pousser pour être entendu. Aujourd’hui, je veux faire passer un message clair : le cancer du poumon ne touche pas que les fumeurs. Il peut frapper à n’importe quelle porte.

Mais il ne faut pas perdre espoir. Je choisis chaque jour d’être positive. Ce cancer ne m’aura pas.

Si mon histoire peut éveiller ne serait-ce qu’une personne à l’importance de la vigilance, de l’écoute de son corps, ou de la nécessité de dépasser les préjugés, alors elle aura eu un impact.

 Informons, partageons, soutenons. Et surtout : n’abandonnons jamais.

Si mon histoire peut éveiller ne serait-ce qu’une personne à l’importance de la vigilance, de l’écoute de son corps, ou de la nécessité de dépasser les préjugés, alors elle aura eu un impact. Informons, partageons, soutenons. Et surtout : n’abandonnons jamais.

Bientôt trois ans

En septembre, ça fera trois ans que j’ai reçu ce fameux diagnostic. Une date qu’on n’oublie pas. Une journée qui aurait dû être ordinaire… et qui a tout changé.

Écrire ici, c’est ma façon à moi d’extérioriser le méchant, de sortir ce que je ne dis pas toujours à voix haute. Et ne vous en faites pas : je vais bien.

Ce que je ressens? C’est un mélange d’espoir, de peur, de nostalgie aussi. J’ai besoin de vous dire que je ne veux pas être oubliée. Même si je me suis refermée au début, c’était le choc. Je ne voulais pas de pitié. J’ai toujours voulu garder mon cancer dans mon sac à dos, le porter sans trop l’imposer aux autres.

Je m’informe beaucoup sur ma mutation (RET). Je veux comprendre ce qui se passe, ce qui peut venir. Mon traitement actuel fonctionne encore, mais on sait qu’un jour, il y aura peut-être une résistance. On ne sait ni quand ni comment. Et oui, ça fait peur. J’espère de tout cœur pouvoir rester sur ce traitement encore longtemps.

Quand il ne sera plus efficace, il y a des options : un essai clinique aux États-Unis, ou bien une combinaison chimiothérapie/immunothérapie. Mais l’immunothérapie ne semble pas efficace pour ma mutation. Malgré tout, je garde espoir. Je crois en la recherche. Je crois qu’il y a encore de belles surprises à venir. Peut-être même des miracles.

Je vous rassure : je ne souffre pas. J’ai des enjeux de mobilité, oui, et des effets secondaires, mais tout se tolère. Le plus difficile, c’est de voir partir d’autres guerriers. Et de se dire que, peut-être, un jour, ce sera mon tour. L’inconnu fait peur. Alors je me répète que personne n’est éternel, que chacun a son chemin.

Ce qui m’aide, c’est aussi d’avoir une nouvelle oncologue et une équipe médicale réunie au même endroit. Ça me rassure. J’ai retrouvé une forme d’élan. Mais l’attente des résultats de scan, TEP scan, IRM… reste toujours aussi interminable, et anxiogène.

Presque trois ans plus tard, beaucoup de choses ont changé. Il y a les deuils invisibles : celui du corps d’avant, de la spontanéité, de la liberté de bouger comme avant. Me dire : "Je vais prendre un bain"… et tomber dans le bain. Le corps fatigue. Mais le mental, lui, est encore là. Fort. Vivant.

Et encore aujourd’hui, je me dis : "Bien voyons donc… ça se peut pas. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça?" Et il n’y a pas de réponse. Juste la vie, telle qu’elle est. C’est mon chemin.

Je lâche pas.
Je continue d’avancer.

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